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Ciné-club : 1960, la seconde renaissance du cinéma italien

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L’extrême fin des années 50 ouvre un véritable âge d’or pour le cinéma italien qui se poursuivra jusqu’aux années 70. En plus d’une reconnaissance internationale qui se manifeste par un nombre important de prix dans les grands festivals internationaux, le cinéma draine un nombre considérable de spectateurs (745 millions en 1960) dans plus de 10 000 salles soit des chiffres deux fois supérieurs aux équivalents, pourtant excellents, du cinéma français.

La péninsule entre à cette date dans une sorte d’euphorie liée à la modernisation accélérée provoquée par le miracle économique. La censure si pesante dans les années 50 commence à lever son voile lorsque l’ouverture à gauche des gouvernements conservateurs se précise. Ceci entraîne l’arrivée d’une nouvelle génération de cinéastes jusque-là bridée dans ses projets, nouvelle génération qui rejoint celle qui, dans l’après-guerre, a fait du néo-réalisme la référence la plus brillante du cinéma européen.

La grande originalité italienne reste la cohabitation assez harmonieuse entre un cinéma populaire de pur divertissement et un cinéma d’auteur qui invente un nouveau langage pour une critique radicale de l’Italie du Miracle. Le cinéma populaire reste un cinéma de genre, produit par de multiples petites sociétés régionales, souvent pour une ou deux réalisations, avant de disparaître… Si le peplum continue de triompher sur les écrans (Les Travaux d’Hercule de Francisci, 1958), le mélodrame est de plus en plus supplanté par la comédie légère qui s’oriente à la fin des années 50 vers un cinéma « balnéaire » (Aventures à Capri de Lipartiti, 1959).

Les grandes sociétés, comme la Titanus, Dino de Laurentis ou Carlo Ponti, privilégient quant à elles les coproductions internationales et n’hésitent pas à investir dans le cinéma d’auteur qui dispose sur place, à Cinecittà, d’un
savoir-faire exceptionnel. L’époque rend de plus en plus sensibles les rapports de sexe, dans une société où l’homme décide de ce qui est acceptable pour la femme. Les figures féminines, stéréotypées et érotisées du cinéma dominant, sont contestées par un cinéma d’auteur qui met en scène des femmes en désaccord avec le cadre qui leur est imposé. Signe de la modernité dans ce cinéma, c’est à travers leur personnage que se construisent les récits.

A noter la sortie en décembre 1961 du film collectif Les femmes accusent réalisé à partir de lettres aux journaux, collectées par l’anthropologue Gabriella Parca dans son ouvrage Les italiennes se confessent de 1959, film non disponible en France aujourd’hui.

Roger Hélias